À découvrir : la maison historique Parfums Godet à Saint-Paul de Vence

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À Saint-Paul de Vence, au détour de la rue Grande, une façade de pierre claire intrigue souvent les visiteurs : derrière la porte vitrée, les flacons colorés de Parfums Godet attirent le regard et invitent à entrer. Dans ce hall d’accueil baigné de lumière, vous découvrez une maison de haute parfumerie relancée en 2017 mais dont les racines plongent jusqu’en 1901, année de fondation par Julien-Joseph Godet, alors jeune chimiste de 21 ans formé à Grasse.

Comment ce lieu, qui ressemble d’abord à une simple boutique, est-il devenu un passage quasi obligé lors d’un séjour en région Sud ? En prenant le temps de pousser la porte, vous mesurez vite qu’il s’agit d’un véritable fragment de patrimoine local, à mi-chemin entre atelier, maison de famille et petit musée vivant.

Une maison de parfums plus que centenaire

La maison Godet naît en 1901, lorsque Julien-Joseph Godet se lance dans la création de parfums en privilégiant des ingrédients naturels rares et un travail quasi artisanal, bien loin des productions standardisées qui se développent alors dans les grandes villes industrielles. Au fil des années, la maison s’inscrit dans l’essor de la parfumerie azuréenne, puis se rapproche de Saint-Paul de Vence, village d’altitude qui attire de plus en plus d’artistes au début du XXe siècle.

Le tournant contemporain intervient en 2016 : l’arrière-petite-fille du fondateur, Sonia Godet, reprend le flambeau et installe la maison au cœur du village, avant d’ouvrir l’atelier-boutique actuel du 98, rue Grande en 2017. En un peu plus de huit ans, cette nouvelle adresse a réussi à redonner vie à un patrimoine olfactif en rééditant des formules historiques, tout en créant des compositions inédites inspirées de la Provence et de la lumière méditerranéenne (à découvrir sur le site Parfums-godet.com).

Un lien fort avec les artistes de Saint-Paul

L’histoire du lieu est intimement liée à celle des peintres qui ont fait la renommée de Saint-Paul de Vence, ce qui donne une profondeur particulière à votre visite. Dès 1908, Julien-Joseph Godet rencontre Pierre Bonnard et crée le parfum « Fleurs de Reine » pour l’épouse du peintre, en utilisant la technique exigeante de l’enfleurage à froid pour capturer la tubéreuse naturelle.

Dans les années 1920, les liens avec le milieu artistique se renforcent : « Petite Fleur Bleue » voit le jour en 1921, puis « Folie bleue », parfum porté par Henriette Darricarrère, muse d’Henri Matisse, en 1925. Ces créations, toujours fabriquées selon les formules d’origine, racontent un pan de la vie culturelle locale, à une époque où Saint-Paul comptait seulement quelques centaines d’habitants mais attirait déjà des artistes de renommée internationale.

Une adresse discrète au cœur de la rue Grande

La maison Parfums Godet se situe au 98, rue Grande, l’axe principal de Saint-Paul de Vence qui traverse le village du nord au sud et concentre galeries, ateliers d’artisanat et petites boutiques. La boutique occupe les volumes d’une bâtisse en pierre typique de l’arrière-pays niçois, à quelques dizaines de mètres seulement des remparts et des points de vue panoramiques sur la vallée.

Le hall met en valeur les murs de pierre d'une ancienne bâtisse niçoise avec une décoration riche en couleurs, textures et senteurs
Le hall met en valeur les murs de pierre d’une ancienne bâtisse niçoise avec une décoration riche en couleurs, textures et senteurs

Selon les informations de l’office de tourisme, la maison Godet accueille le public toute l’année, avec des horaires qui s’étirent généralement de 10h30 à 18h en hiver, et jusqu’à 19h30 en été, ce qui laisse le temps de la découverte avant ou après une balade sur les remparts. Le village lui-même compte un peu plus de 3 500 habitants, mais reçoit chaque année plusieurs centaines de milliers de visiteurs, ce qui explique la fréquentation régulière du hall d’accueil sans pour autant le transformer en lieu impersonnel.

Un hall d’accueil pensé comme un salon parfumé

Une fois la porte franchie, vous êtes immédiatement plongé dans un hall d’accueil qui joue un rôle central : il ne s’agit pas simplement d’un espace de vente, mais d’un véritable salon où l’on vous invite à prendre le temps de sentir, comparer et échanger. Les collections de la maison, comme « La Provence en senteurs », « Les floraux » ou « Les hespéridés », sont présentées sur des étagères en bois et en verre qui mettent en valeur les flacons soufflés à la main, chaque pièce étant travaillée par un maître verrier selon la démarche décrite par la maison elle-même.

Les tarifs reflètent ce positionnement haut de gamme : une eau de parfum se situe le plus souvent entre 69 € et 230 € selon le format, tandis que certains coffrets atteignent 250 € pour les éditions les plus sophistiquées. Cet espace d’accueil, où vous pourrez facilement rester vingt à trente minutes, est aussi ponctué d’objets et d’anciens flacons qui rappellent l’héritage de la marque, donnant au lieu une dimension presque muséale.

Une expérience de visite guidée par les sens

Ce qui frappe rapidement, lorsque vous déambulez dans ce hall, c’est le temps que l’équipe consacre à chaque visiteur pour expliquer l’histoire des parfums et guider le choix des fragrances. D’après plusieurs retours d’expérience, la maison affiche une note moyenne d’environ 4,8/5 sur plus de 130 avis en ligne, un indicateur assez parlant sur la qualité de l’accueil et du conseil proposé sur place.

Certains jours, la maison organise aussi des animations ou événements, comme des présentations de nouveautés ou des moments dédiés à l’art d’offrir, ce qui enrichit l’expérience des voyageurs de passage. Cela ne se résume donc pas à admirer des produits alignés sur des étagères : c’est une atmosphère de conversation calme, de découverte progressive, où l’on teste sur mouillettes, puis sur la peau, avant de faire son choix en toute tranquillité.

Artisanat, fabrication locale et engagement

En arrière-plan du hall, l’identité de la maison repose sur une fabrication locale et sur la maîtrise de toute la chaîne, de la sélection des fleurs à la macération des jus. Selon la marque, les flacons sont soufflés et modelés individuellement, et les procédés de distillation et de macération respectent des règles héritées des débuts du XXe siècle, à une époque où la production industrielle ne dominait pas encore le secteur. Certains parfums mettent d’ailleurs en avant des matières premières emblématiques de la région, comme la tubéreuse ou la rose de Provence, intégrées dans des formules denses en ingrédients naturels.

Les techniques traditionnelles sont toujours utilisées, de la cueillette jusqu'à l'embouteillement
Les techniques traditionnelles sont toujours utilisées, de la cueillette jusqu’à l’embouteillement

La maison affiche également des engagements concrets autour du recyclage des flacons et de la gestion des envois, avec une page dédiée au recyclage et à la logistique durable sur son site officiel. Si vous êtes sensibles à ces enjeux, on peut noter qu’une partie de la clientèle de la maison vient justement chercher une alternative plus responsable à la parfumerie de masse, un point qui résonne particulièrement auprès des voyageurs attentifs à leur impact.

Conseils pratiques pour préparer votre visite

Pour profiter pleinement du hall d’accueil et de la boutique, mieux vaut planifier votre venue en dehors des pics d’affluence, généralement concentrés entre 11h et 16h en haute saison dans le centre historique de Saint-Paul. Vous pouvez vous rapprocher des horaires indiqués par l’office de tourisme ou par la maison Godet, qui mentionne une ouverture quotidienne avec des amplitudes allant d’environ 10h30 à 18h en hiver, et jusqu’à 19h30 l’été, avec parfois de légers ajustements en fonction des jours fériés et des évènements.

Pour vous guider dans votre découverte, je vous propose de structurer votre passage en plusieurs temps :

  • Entrer dans le hall et prendre quelques minutes pour regarder l’ensemble des étagères, sans tout de suite sentir chaque parfum ;
  • Discuter avec l’un des membres de l’équipe pour préciser vos goûts (floral, boisé, hespéridé, oriental) et réduire la sélection à trois ou quatre fragrances ;
  • Tester les parfums sur mouillette puis sur la peau, en attendant quelques minutes entre chaque essai pour laisser les notes de cœur et de fond se révéler ;
  • Photographier le hall et les flacons une fois votre choix arrêté, en veillant à ne pas gêner les autres visiteurs ;
  • Profiter ensuite d’une promenade dans le village pour laisser le parfum évoluer sur votre peau.

Ces quelques étapes vous permettront de vivre la visite comme une vraie expérience sensorielle plutôt que comme un simple passage en caisse. Je vous propose également, si vous le souhaitez, d’intégrer cette étape au sein d’une visite touristique itinérante en VTC, avec d’autres pépites de la région niçoise. Cela vous permettra de vous imprégner de l’histoire riche de la maison et du village.


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